Bridget's journal
Je m'en fiche, personne
n'y comprend déjà rien. J'ose encore rêver, je me
suis éprise de lui, pour ne pas dire amoureuse. J'ai cet
espoir infime qui me torture l'esprit quand je m'en rend compte qu'il
n'y a rien, qu'il n'y aura jamais rien. J'ai cet envie de lui faire
du mal comme lui m'en fait, j'aimerais être un homme pour
pouvoir le prendre par derrière, c'est de la violence
amoureuse, pour que tu vois dans quelle misère je suis. Je
pourrais lui découper les bras, les jambes, les oreilles et le
laisser mourir ainsi, mais j'en suis incapable. Même si
j'éprouve cette haine spectaculaire. Je ne peux pas, même
toucher à un seul de ses cheveux, je ne peux pas. Oh my
fucking god, dans quoi t'es-tu fourré jeune fille ? Aimer,
c'est donner le pouvoir à l'autre de vous détruire. Tu
es un salaud, le pire des hypocrites, tu avait beau lui crier ton
amour, tu me revenais à chaque fois dans les bras. Tu es un
salaud, une pute. Nous n'étions rien, nos côtés
sentimentaux n'existaient que pour une nuit, nous n'existions pas.
J'aurais voulu nous brûler, juste pour garder la chaleur de tes
bras. Je suis en équilibre au dessus du vide, ne sachant que
faire. J'aimerais croire en quelque chose. Malgré que je te
hais, je m'imagine toujours tourbilloné dans les rues, ta main
dans la mienne, ton éclat se mêlant à la joie
immense d'être avec toi. Te garder juste un temps pour moi.